Paul Bocuse, le pape de la gastronomie et cuisinier du siècle est décédé

Paul Bocuse, surnommé le "pape" de la gastronomie française, qu'il a incarnée durant des décennies dans le monde entier, est mort, a annoncé samedi sur Twitter le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, ancien maire de Lyon. La gastronomie perd sa première star internationale, la figure par excellence du grand chef, coq gaulois tatoué sur l'épaule et toque toujours vissée sur la tête!


Celui qui fut élu "cuisinier du siècle" s'est éteint à 91 ans dans sa célèbre auberge de Collonges-au-Mont-d'Or, près de la capitale des Gaules, selon un chef cuisinier lyonnais proche de la famille, qui ne s'est pas encore exprimée.

Son épouse Raymonde Bocuse et leur fille Françoise étaient présentes samedi à l'auberge où Jérôme Bocuse, fils de Paul né d'une autre union, devait les rejoindre, selon une journaliste de l'AFP sur place.

Paul Bocuse souffrait depuis plusieurs années de la maladie de Parkinson.

"Monsieur Paul, c'était la France. Simplicité & générosité. Excellence & art de vivre. Le pape des gastronomes nous quitte. Puissent nos chefs, à Lyon, comme aux quatre coins du monde, longtemps cultiver les fruits de sa passion", a écrit M. Collomb sur le réseau social.

Le patron du guide Gault & Millau, Côme de Chérisey, a salué "le grand homme mais surtout celui avec qui Henri Gault et Christian Millau ont lancé la Nouvelle cuisine. Il a été à l'origine de ce big bang dans la gastronomie française et mondiale".

Dans l'auberge de Collonges, rien ne laissait soupçonner la nouvelle samedi à la mi-journée, le personnel restant souriant.

C'est dans cette commune lovée dans une boucle de la Saône que Paul Bocuse était né le 11 février 1926 dans une famille de cuisiniers. Et qu'il y est mort entouré de sa famille, laissant un vaste empire derrière lui.

 

"L'incarnation de la cuisine française"

Paul Bocuse était "l'incarnation de la cuisine française", a déclaré le président Emmanuel Macron dans un communiqué.

"Son nom seul résumait la gastronomie française dans sa générosité, son respect des traditions mais aussi son inventivité", a-t-il souligné, estimant que la gastronomie française perdait "une figure mythique qui l'aura profondément transformée". "Les chefs pleurent dans leurs cuisines, à l'Élysée et partout en France. Mais ils poursuivront son travail", a ajouté le président français.

 

"Pour moi c'était un peu un papa"

"Pour moi c'était un peu un papa", a déclaré samedi à l'AFP le chef triplement étoilé Régis Marcon, président du concours du Bocuse d'Or France, après la mort de Paul Bocuse, en rendant hommage à "un monument de la cuisine".

"C'est un monument de la cuisine, c'est quelqu'un qui a mis en avant ce métier", a déclaré à l'AFP le chef, lui-même lauréat du Bocuse d'Or en 1995. "Des leaders tels que lui, cela booste un métier", a-t-il ajouté.

"Pour moi c'était un peu un papa, parce que j'ai perdu mon papa très jeune et c'était quelqu'un qui représentait beaucoup pour moi", a poursuivi Régis Marcon, 61 ans, qui a baptisé son dernier fils Paul en l'honneur du chef lyonnais.

"Il m'a donné la chance non seulement de participer, mais de gagner le Bocuse d'Or, et pour moi cela représente beaucoup", a-t-il dit.

"Il exprimait la générosité, et ce qui est important en France, ce côté convivial, de se rencontrer autour d'une table", a encore commenté le chef étoilé.

Paul Bocuse s'est éteint à 91 ans dans sa célèbre auberge de Collonges-au-Mont-d'Or, près de la capitale des Gaules.

 

"Un jour de deuil national pour la gastronomie"

"Il y a un sentiment de profonde tristesse, c'est un jour de deuil national pour la gastronomie", a réagi auprès de l'AFP le chef Marc Veyrat, après la mort de Paul Bocuse.

"C'était un avant-gardiste, un visionnaire. il a effectué un travail énorme qui a rendu la gastronomie populaire", a déclaré Marc Veyrat, le seul chef cuisinier français à avoir obtenu deux fois 3 étoiles au guide Michelin et deux fois 20/20 au Gault et Millau.

"C'était un homme de la terre, il aimait la terre, il la respectait, il magnifiait le produit, il était contre une cuisine trop moderne. Quand vous allez manger chez lui, il n'y a que des jeunes. Sa cuisine soi-disant passéiste était complètement dans le ton actuel", a poursuivi le chef savoyard âgé de 67 ans.

"C'était un ami, il a toujours été près de moi, notamment lorsque mon restaurant (La Maison des Bois, à Manigod, en Haute-Savoie) a pris feu. Il m'a toujours soutenu, comme il le faisait pour tout le monde", a ajouté Marc Veyrat, connu pour sa cuisine à base d'herbes sauvages.

AFP

http://www.lalibre.be/actu/international/paul-bocuse-le-pape-de-la-gastronomie-et-cuisinier-du-siecle-est-decede-5a6334c6cd7083db8baa587c





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