L'horeca britannique manque de bras avant même le Brexit

Du pub traditionnel à la chaîne de pizzeria, les restaurants à Londres souffrent d'un manque de bras, aggravé par le départ d'Européens avant le Brexit, ce qui angoisse un secteur dépendant de la main-d'œuvre étrangère...

C'est une "période sombre pour le secteur", regrette Mike Carter, chef d'un nouveau restaurant de la chaîne Charlotte's, en s'arrêtant un instant de découper des avocats et du saumon fumé destinés au brunch du jour.

"Nous sommes très dépendants des Européens de l'est... Il y a très peu de chefs britanniques", dit-il.

En raison de son expérience et de sa capacité à travailler 70 heures par semaine, ce restaurateur britannique se considère comme une exception.

"Je crois vraiment que le secteur va imploser dans deux ou trois ans", s'inquiète-t-il.

L'association britannique des métiers de la restauration et de l'hôtellerie (BHA) prévient que ce serait "catastrophique" si le gouvernement limitait à deux ans les séjours des travailleurs peu qualifiés de l'UE, comme l'ont suggéré des documents qui ont fait l'objet de fuites dans la presse.

"Les cas d'entreprises du secteur peinant à recruter deviennent de plus en plus nombreux", explique à l'AFP Ufi Ibrahim, le président du BHA.

Une étude du cabinet KPMG pour cette association explique que si l'immigration en provenance de l'UE s'arrête après le départ du Royaume-Uni de l'UE, le secteur ferait face à une "crise dans le recrutement", avec une pénurie de 60.000 travailleurs par an.

Tous les professionnels ne broient pas du noir pour autant, comme en témoigne Tim Martin, directeur général de Wetherspoon, l'une des principales chaînes de pubs britanniques, et fervent promoteur du Brexit.

Sa chaîne emploie 37.000 personnes dont seulement 5% sont des étrangers ressortissants de l'UE.

Pour lui, la liberté de circulation des personnes a été conçue dans l'UE par des "bureaucrates non élus" et il verrait d'un bon oeil une immigration fondée par exemple sur les systèmes à point en vigueur aux Etats-Unis, en Autralie ou en Nouvelle-Zélande.

Interrogé par l'AFP dans un de ses pubs au milieu de son personnel servant des petits déjeuners anglais, il assure que son entreprise ne connaît pas de problème de pénurie, mais reconnaît que "c'est un peu plus difficile de recruter".

http://trends.levif.be/economie/entreprises/l-horeca-britannique-manque-de-bras-avant-meme-le-brexit/article-normal-728259.html

 





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